Nathalie Quintane

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Nathalie Quintane
Nathalie Quintane, Nantes, 2021
Biographie
Naissance
(60 ans)
Paris (France)
Nationalité
Activités
Autres informations
Genre artistique
Œuvres principales
  • Chaussure (1997)
  • Remarques (1997)
  • Formage (2003)
  • Tomates (2010)
  • Un œil en moins (2018)

Nathalie Quintane, née le à Paris, est une poète, écrivaine et enseignante française[1].

Repères biographiques[modifier | modifier le code]

Nathalie Quintane enseigne le français dans un collège de Digne[2].

En 1993, elle rencontre Stéphane Bérard et Christophe Tarkos à Marseille. Ils fondent RR[3] - une revue sous forme d'une feuille A3 photocopiée - qui parodie les textes et les mœurs de la poésie contemporaine.

Elle est l'actrice principale des films de Stéphane Bérard (Mortinsteinck, 1998[4]).

Évolution littéraire[modifier | modifier le code]

Ses six premiers livres, publiés entre 1997 et 2001, sont constitués d'un assemblage ou montage de phrases, proses courtes ou fragments de récits, qui portent un regard personnel sur des lieux communs (Jeanne Darc, P.O.L, 1999 ; Saint-Tropez, P.O.L, 2001) ou des genres littéraires, savants ou populaires, eux-mêmes lieux communs de la littérature ou du commerce, comme la « poésie du quotidien » (Remarques, Cheyne, 1997 ; Chaussure, P.O.L, 1997), l'autobiographie (Début, P.O.L, 1999), les livres associés à la sortie d'un film (Mortinsteinck, 1999). On y reconnaît l'influence d'écrivains « autoréflexifs » comme Diderot ou Thomas de Quincey, et de la poésie critique d'Isidore Ducasse et de Francis Ponge[5].

Les livres de Quintane publiés à partir de 2003 (Formage, Antonia Bellivetti, Cavale, tous chez P.O.L), en conservant une construction fragmentée, non linéaire, semblent mettre en scène un arbitraire de l'intrigue (dans Cavale, on passe de la Californie à la Picardie sans explication) et des personnages (des rencontres de hasard sans psychologie particulière). Cependant, autant qu'une critique du roman réaliste, cet arbitraire pourrait renvoyer à la férocité de l'Histoire et des injustices sociales[6], thème récurrent depuis le début de l'œuvre (cf. en particulier Jeanne Darc, Une Américaine, deuxième partie de Saint-Tropez, Formage, Cavale et Grand Ensemble, écrit en 2002 et publié en 2008 chez P.O.L).

Elle a contribué à la redécouverte de l'œuvre de Raymond Federman en France[7].

L'époque des revues[modifier | modifier le code]

Nathalie Quintane s'inscrit d'abord dans le champ littéraire français à travers ses publications en revues. Cette époque, pour Quintane, est celle de catégorisations par défaut : elle accepte l'étiquette de poète comme elle accepte d'être invitée avec les autres poètes de manière circonstancielle[8] :

Quant à mon classement en poésie, il vient de ce que j'ai rencontré des poètes et publié d'abord dans des revues de poésie, qui étaient des organes militants, pour lesquels la poésie est une cause, avant d'être un genre commode […] Peut-être que s'ils avaient été architectes, j'aurais fait de l'architecture, et que s'ils avaient été garagistes j'aurais fait de la mécanique. Cela dit, j'ai toujours eu du mal à comprendre comment des programmes, des revues, des individus aussi forts, pouvaient se contenter d'un terme aussi faiblard aujourd'hui que « poésie ».

Remarques, un « quiproquo »[modifier | modifier le code]

En 1997, Nathalie Quintane publie son premier ouvrage, Remarques, aux éditions Cheyne. Si Alain Farah parle d'un quiproquo[9], c'est que cette maison d'édition lui apparaît comme étant « conservatrice » et que Quintane au contraire apparaît comme une autrice largement engagée à l'extrême gauche et en faveur du renouveau poétique[10][source insuffisante].

Engagement militant[modifier | modifier le code]

Elle est une collaboratrice occasionnelle du site de la gauche radicale Lundi matin[11].

Le , plusieurs intellectuels français publient dans Libération une tribune appelant à manifester le à Paris malgré l'interdiction. Parmi les signataires figurent Frédéric Lordon, Pierre Alferi, Hugues Jallon, Éric Hazan, Ivan Segré, Nathalie Quintane, Serge Quadruppani, François Cusset[12].

En , Nathalie Quintane est signataire d'une pétition en collaboration avec des personnalités issues du monde de la culture pour boycotter la saison culturelle croisée « France-Israël », qui selon l'objet de la pétition sert de « vitrine » à l'État d'Israël au détriment du peuple palestinien[13].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Accueil/Poètes/Nathalie Quintane », sur hprintempsdespoetes.com (consulté le )
  2. « Nathalie Quintane », sur Agence Régionale du Livre,
  3. « R.R. (1993-2000) », sur Revues littéraires
  4. Mortinsteinck 1998, Vidéo VHS, PAL, 75 min, sous-titré en anglais avec Alexandre Gérard, Nathalie Quintane, etc. Édition et diffusion : UR, 59 rue de l’Aqueduc, 75010 Paris http://www.documentsdartistes.org/artistes/berard/repro5-1.html
  5. Bénédicte Gorillot, Alain Lescart (dir.), L'illisibilité en questions, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, , 316 p. (ISBN 978-2-7574-0741-7, lire en ligne), p. 188-190
  6. Noura Wedell, Nathalie Quintane, sous la direction de Benoît Auclerc, Paris, Classiques Garnier, , 266 p. (ISBN 978-2-8124-3717-5), p. 127-150
  7. RMC, « L'invitée du 06/12: Nathalie Quintane », sur RMC (consulté le )
  8. Nathalie Wourm, Entretiens
  9. Entretien d'Alain Farah avec Nathalie Quintane dans Bénédicte Gorrillot, Alain Lescart (dir.), L'illisibilité en questions, Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, , 316 p. (ISBN 978-2-7574-0741-7), p. 177
  10. Jérome Mauche dans Benoît Auclerc (dir.), Nathalie Quintane, Paris, Classiques Garnier, , 266 p. (ISBN 978-2-8124-3717-5), p. 28
  11. Nathalie Quintane : « Une partie de l’extrême gauche lit davantage de littérature », entretien, lemonde.fr,
  12. Collectif, « Bravons l'état d'urgence, manifestons le 29 novembre », Libération,‎ (lire en ligne).
  13. « Contre la saison France-Israël », sur mediapart.fr, (consulté le )
  14. « « Tout va bien se passer » : Nathalie Quintane investit les beaux quartiers », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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