Yves Cusset

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Yves Cusset, né le , est un philosophe et comédien français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Yves Cusset a étudié à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (1993)[1]. Il est reçu à l'agrégation de philosophie. Il est titulaire d'un doctorat pour une thèse soutenue en 2000[2].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Yves Cusset enseigne d'abord la philosophie à Bordeaux. Il devient ensuite maître de conférences à l'université, et enseigne à l'Institut d'études politiques de Paris.

Auteur de plusieurs essais en philosophie politique et philosophie de l’art, il s’est fait connaître hors du champ universitaire par ses ouvrages et spectacles d’humour philosophique.

Il joue ses spectacles chaque année au festival off d’Avignon.

Il est le frère de l'écrivain Catherine Cusset et de l'historien François Cusset.

Philosophie[modifier | modifier le code]

Après une thèse soutenue en 2000 sur le modèle philosophique de la raison communicationnelle[3] et plusieurs excursions du côté de la philosophie de l’art[4], il devient un spécialiste de Jürgen Habermas et de l’école de Francfort[5], avant d’élargir le champ à la philosophie politique contemporaine, avec un intérêt tout particulier pour la question politique de l’accueil et de ses relations avec l’institution de l’être-en-commun, abordé dans deux essais parus en 2010 et 2016.

Praticien de l'humour, il en est devenu aussi théoricien, à travers divers articles sur le rire[6],[7] et un essai paru chez Flammarion en 2016[8].

Théâtre et humour[modifier | modifier le code]

Parallèlement à son parcours philosophique, il se lance dans un parcours d’auteur de théâtre et de comédien, et surtout de spécialiste de l’humour philosophique, en s’essayant à l’écriture et à la création de « deux solos philosophiques juste pour rire » (Le Remplaçant et Rien ne sert d'exister)[9], qui ont tourné en France et à l’étranger, et d’un abécédaire philosophique paru en chez Max Milo sous le titre La Philosophie enseignée à ma chouette, et créé pour le théâtre en 2009, sous le titre Pardon Platon ![10], qui a été suivi d’un nouvel abécédaire, La Vie rêvée des philosophes[11].

Après le succès du spectacle Rien ne sert d’exister, Yves Cusset s’est aussi essayé à un humour plus politique avec Petit Manuel d’engagement politique à l’usage des mammifères doués de raison et autres hominidés un peu moins doués, écrit après son interpellation par la police aux frontières pour « opposition à une mesure de reconduite à la frontière » et « entrave à la circulation d’un aéronef » en décembre 2008 dans l’avion qui le ramenait avec Sophie Foch-Rémusat et Pierre Lauret à Paris après un colloque à Kinshasa[12].

N'être pas né, son dernier solo, sur les affres de la naissance et de la toute petite enfance, créé à Paris en , puis joué au festival off d'Avignon en , a été lauréat de La sélection du Off 2013 et publié à ce titre par la Librairie théâtrale en .

Son premier roman, Socrate de Montceau-les-Mines, est paru en 2014.

En 2017, il est élu membre de l'académie Alphonse Allais.

Publications[modifier | modifier le code]

Théâtre et humour[modifier | modifier le code]

  • N'être pas né, Paris, La Librairie Théâtrale, 2014
  • La Vie rêvée des philosophes, Paris, François Bourin éditeur, 2012
  • La Philosophie enseignée à ma chouette, Paris, éditions Max Milo, 2008
  • Le Remplaçant, Paris, Le Jardin d'Essai, 2005
  • Rien ne sert d'exister, ou Comment trouver la voie quand on part de rien et qu'on ne va nulle part, Paris, Le Jardin d'Essai, 2005

Essais[modifier | modifier le code]

  • Réussir sa vie du premier coup Flammarion, 2019
  • Rire. Tractatus philocomicus, Paris, Flammarion, 2016
  • Réflexion sur l'accueil et le droit d'asile, Paris, éditions François Bourin, 2016
  • Prendre sa part de la misère du monde. Pour une philosophie politique de l'accueil, Chatou, éditions de La Transparence, 2010
  • Habermas et Foucault. Parcours croisés, confrontations critiques (dir. avec Stéphane Haber), Paris, CNRS éditions, 2006
  • Philosophies politiques pour notre temps. Un parcours européen (avec Jean Picq), Paris éditions Odile Jacob, 2005
  • Le Vocabulaire de l'école de Francfort (avec Stéphane Haber), Paris, éd. Ellipses, 2002
  • Habermas, l'espoir de la discussion, Paris, éd. Michalon, coll. « Le Bien commun », 2001
  • Réflexions sur l'esthétique contemporaine, Nantes éd. Pleins Feux, 2000
  • Le Musée entre ironie et communication. À propos des stratégies d'exposition de l'art contemporain, Nantes éd. Pleins Feux, 2000

Roman[modifier | modifier le code]

  • Socrate de Montceau-les-Mines, François Bourin, 2014

Préface[modifier | modifier le code]

  • H. Lethierry (dir.) Penser l'humour, Angers, Petit pavé, 2016

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Annuaire des anciens élèves et élèves de l'École normale supérieure (rue d'Ulm).
  2. Atelier national de reproduction des thèses.
  3. Voir sur diffusiontheses.fr.
  4. Cf. Réflexions sur l’esthétique contemporaine, Pleins Feux, 2000 ; Le Musée, entre ironie et communication, Pleins Feux, 2001, et L’Absurde et le sublime. D’un double deuil de la transcendance après 1945 pour le catalogue de l’exposition « Traces du sacré », éditions du Centre Georges-Pompidou, 2008 (www.yvescusset.com source).
  5. Cf. entre autres Habermas. L’espoir de la discussion, Michalon, 2001, et Vocabulaire de l’école de Francfort (avec Stéphane Haber), Ellipses, 2002, Habermas et Foucault (dir. avec S. Haber), éditions du CNRS, 2006.
  6. Pour un rire philosophe. Réflexions sur le rapport entre humour et philosophie : Pourquoi rire ?, Paris, Gallimard, .
  7. « Un clown et un philosophe », sur Sens Public.
  8. Rire. Tractatus philocomicus, Flammarion, , 256 p..
  9. Le Jardin d’Essai, 2005.
  10. Repris en 2013 et réédité en poche en .
  11. François Bourin, 2012.
  12. Article de Libération relatant cet épisode.

Liens externes[modifier | modifier le code]