Vous lisez...
Filière tomate

La tomate industrielle au Sénégal, une filière en danger

Grappe de TomateAvec seulement 1,5 milliards de chiffre d’affaire en 2016 pour une marge brute par producteur de près de 550 000 Fcfa par hectare, la filière tomate au Sénégal est au plus mal et a besoin de se relancer. L’incertitude qui plane sur la négociation des contrats de culture ainsi que le non respect des objectifs d’enlèvement par les industriels a fortement réduit les superficies en tomate. Effectivement pour la campagne 2015/16, c’est uniquement 1 100 Ha qui ont été emblavés pour une production de 28 583 Tonnes, inutile alors de parler de la quantité de tomate qui a été livrée niveau usine.

Nous devons forcément revenir aux fondamentaux qui ont fait de la filière tomate une success story et ce n’est pas les outils institutionnels qui manquent. Pour cela, les derniers arrivants (Agroline et Takamoul) dans la filière doivent respecter leurs engagements et la Socas doit les y aider. Le système de relance de la filière tomate industrielle tient en 5 points:

1. Une des conditions de relance de la filière tient dans le fait que les industriels puissent s’engager à acheter la totalité de la production de tomate et à respecter leurs engagements. Pour cela, nos pouvoirs publics doivent définitivement régler la question des quotas d’importation de triple concentré. Le fait d’être sur un même pied d’égalité ne serait pas de trop au regard de la situation concurrentielle.

2. Une meilleure gestion du convoyage de la tomate me paraît être une condition sine qua none dans le sens où il pourrait être entièrement pris en charge par le CNCFTI à travers l’acquisition de la logistique nécessaire (camions et cageots, etc.). Ceci contribuerait fortement à réduire les aléas qui entourent la livraison de la tomate au niveau usine.

3. Un système de pénalité concerté devrait être mis en place au sein du CNCFTI pour pallier au caractère non juridique des contrats de production.

4. De même un système de contrôle qualité doit être développé au sein du CNCFTI et peut être pris en charge par les Chargés de la Commercialisation. Equipés d’un réfractomètre et sous réserve d’avoir une formation adéquate, ils seront en mesure d’assurer un suivi de la qualité de la tomate produite.

5. Enfin un accent particulier doit être accorder au renforcement des capacités techniques des producteurs en rapport avec la conduite de la culture afin de parvenir à une meilleure maîtrise des coûts de production pour rendre la transformation de la tomate fraîche plus compétitif que celle du triple concentré importé.

A ses années fastes, la filière tomate industrielle au Sénégal rapportait près de 3,5 milliards de chiffre d’affaire par campagne et ses producteurs pouvaient se faire une marge brute de près de 1 000 000 de Fcfa par hectare. Avec l’oignon, la tomate fait partie des cultures maraîchères à marge brute élevée et s’inscrit donc parmi les cultures qui peuvent permettre aux producteurs d’enclencher le processus de modernisation de leurs exploitations agricoles familiales.  Plus important encore, pour les producteurs bénéficiant d’un contrat de culture, la culture de la tomate permet de limiter fortement le bradage des récoltes de riz à travers le système intégré de financement mis en place par la CNCAS. Dans la VFS, la tomate est bel et bien une culture d’équilibre.

A lire : La tomate industrielle au Sénégal, une filière en danger

 

À propos de lavoixdelavallee

Agroéconomiste/Financier, conseiller en entreprise agricole

Discussion

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Entrez votre adresse e-mail pour souscrire à ce blog et recevoir les notifications des nouveaux articles par email.

Rejoignez les 1 184 autres abonnés

Stats du Site

  • 78 916 visites

Suivez-moi sur Twitter