mercredi 27 mars 2019

"Dans les angles morts" d'Elizabeth BRUNDAGE - Thriller

Ce livre fait partie de la sélection pour le mois de mars en lice au Prix des Lecteurs des éditions Le Livre de Poche dans la catégorie « Polar ». Il concourt ce mois-ci avec « Horrora Borealis » de Nicolas Feuz, que je vais très bientôt découvrir.


- Quatrième de couverture - 

En rentrant chez lui un vendredi après-midi de tempête de neige, après une journée à l'université privée de Chosen où il enseigne l'histoire de l'art, George Clare trouve sa femme assassinée, et leur fille de trois ans seule dans sa chambre. Depuis combien de temps ? 
Huit mois plus tôt, il avait fait emménager sa famille dans cette petite ville étriquée et appauvrie (mais récemment repérée par de riches New-yorkais à la recherche d'un havre bucolique) où ils avaient pu acheter pour une bouchée de pain la ferme des Hale, une ancienne exploitation laitière. George est le premier suspect, la question de sa culpabilité résonnant dans une histoire pleine de secrets personnels et professionnels. 
Mais Dans les angles morts est aussi l'histoire des trois frères Hale, qui se retrouvent mêlés à ce mystère, en premier lieu parce que les Clare occupent la maison de leur enfance, celle qu'ils ont dû quitter après le suicide de leurs parents. Le voile impitoyable de la mort est omniprésent ; un crime en cache d'autres, et vingt années s'écoulent avant qu'une justice implacable soit rendue. 
Portrait riche et complexe d'un psychopathe, d'un mariage aussi, ce roman étudie dans le détail les diverses cicatrices qui entachent des familles très différentes, et jusqu'à une communauté tout entière.

- Spécificités -
Ici, aux éditions Le Livre de Poche
Pages : 634 
Date de parution :  02/01/2019


Habituellement, je ne prends que peu de temps avant de me lancer dans la rédaction de mes chroniques et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, j’ai toujours une certaine excitation de mettre par écrit mon ressenti de ma lecture. Mais ensuite, aussi, afin que l’histoire et tout ce qui l’entoure me soient encore bien en mémoire. Malgré tout, je laisse décanter ma lecture, mais durant une période estimée en heures.

Pour ce bouquin « Dans les angles morts », c’est tout à fait différent. Cela va faire près d’une semaine que je l’ai terminé et j’ai l’impression que je suis vidée. Pendant plusieurs jours, j’ai eu l’impression de souffrir de la pire maladie que les écrivains peuvent endurer : celle de la page blanche. J’ai dû mûrement réfléchir à ce que ma lecture m’avait laissée comme sentiments une fois la dernière page tournée et à vrai dire, c’est difficile d’y mettre des mots.

Si je devais employer une expression bien de chez moi (de mon petit et plat pays qu’est la Belgique), je devrais dire que j’ai le derrière entre deux chaises. Je ne peux pas dire que je n’ai pas pas aimé cette lecture et en même temps, j’ai parfois dû me faire violence pour continuer à tourner les pages. Autant certains passages m’ont beaucoup plu, mélangeant fantastique, ambiance angoissante et lourde, autant parfois je me suis vraiment demandée pourquoi l’auteure, Elizabeth Brundage, avait voulu noircir autant de pages avec des paragraphes que certains considéreraient comme soporifiques. Les jours passant, je n’arrive toujours pas à faire la lumière dans mes sentiments : soit je suis face à une oeuvre devant être considérée comme un grand roman américain, soit l’histoire aurait très bien pu s’écrire en moins de 200 pages alors que le livre en compte près de 634 ! 

Déjà la lecture en elle-même m’a donné du fil à retordre car habituellement, je dévore au minimum deux livres par semaine. Ici, je suis restée calée près de 6 jours. C'est vrai que le Salon du livre de Paris m’a exceptionnellement fatiguée par cette escapade au Disneyland du livre pour tout bibliophile qui se respecte. Et donc les chapitres sont parfois longuets, les pages ne se tournent pas comme dans un suspens page-runner....

Un autre élément qui m’a, mais alors complètement, déboussolée est l’absence de ponctuation pour mettre en évidence les dialogues entre les personnages. Ils se confondent donc avec la mise en place des descriptifs et des décors. C’est la première fois que je m’aventurais dans un livre où l’auteure avait pris cette liberté dans  l'écriture. C’est assez désarçonnant car c’est seulement après avoir lu lesdites phrases qu’on se rend compte que ce sont des protagonistes qui interviennent dans la trame. Nonobstant cela, j’ai trouvé la plume d’Elizabeth Brundage très aérienne malgré une utilisation très conséquente des détails et des ambiances.

A certains moments de l’histoire, j’ai eu l’impression de me retrouver dans un livre de Jonathan Franzen (auteur adoré au plus haut point pour son livre « Freedom », pour la chaleur de sa plume absolument poétique et non linéaire) . Alors qu’ici, on devrait se trouver en plein polar suite à la mort sanglante de Catherine Clare dans la maison des Hale, rachetée avec son époux Georges, professeur d’université, on se retrouve dans une grande saga familiale s’étendant sur plusieurs années. Parcourant l’histoire de ce couple et de leur fille mais aussi celle des anciens propriétaires, l’auteure déroule son récit en revenant aux origines qui ont mené à cet assassinat.

L’auteure sait distiller de menus détails qui ne trouveront leur importance qu’au dernier moment de son spectacle qu’est son livre, juste un peu avant le coucher de rideau final. L'autre don possédé par Elizabeth Brundage est celui de créer et perpétuer une atmosphère tout à fait singulière. De plus, la maison des Hale qui sera ensuite celle des Clare occupe une place très importante, s’attribuant de la sorte un rôle de protagoniste à part entière. Les fantômes des lieux risquent de vous étreindre comme si vous vous retrouviez vous-même dans ces lieux. 

Comme je n’ai pas encore lu le second de la sélection du mois de mars, je ne me prononcerai pas plus sur ce livre et comparerai les deux avant de voter. Mais en tout cas, « Dans les angles morts » n’est pas un livre dont on ressort indemne à la suite de sa lecture.

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