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Objectifs

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Trois objectifs

Laboratoire de la concertation sociale

Projet de recherche 2022-2026 financé par le FNRSEvelyne Léonard, François Pichault, Grégory Jemine

Questions

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Questions de recherche

Méthode

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Etude empirique

Défis

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Constats au départ du projet

Equipes

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Cirtes & Lentic

Calendrier

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Etapes clés

Les institutions de la concertation sociale se trouvent actuellement face à de vastes et nombreux défis.

  • L’internationalisation de l’économie a affaibli la capacité d’action et de régulation au sein des Etats nations (Marginson & Meardi 2009), alors que l’intégration européenne a déplacé partiellement les capacités étatiques de régulation des relations d’emploi, dont les salaires (Howell 2021 ; Marginson & Sisson 2004).
  • En parallèle, le travail lui-même évolue, notamment avec le changement numérique qui affecte en profondeur l’emploi et l’organisation du travail (Neufeind et al. 2018 e. a.). Les acteurs de la concertation sociale – organisations patronales et syndicales – se trouvent confrontés à une transformation de leur base traditionnelle : du côté patronal s’affirme un rôle accru des multinationales caractérisées notamment par une distance entre les propriétaires et l’employeur (Pulignano 2006) et l’apparition de nouveaux intermédiaires – par exemple issus de l’économie de plateformes ou du mouvement coopératif – dont les pratiques « fissurent » l’unicité de l’employeur au profit de complexes réseaux et chaînes de valeur (Doellgast et al. 2021 ; Lorquet et al. 2018 ; Xhauflair et al. 2018 ; Koene & Pichault 2020) ; du côté syndical, la population salariée se diversifie avec notamment de nouvelles catégories dans l’économie numérique et une diversification des formes d’emploi (Cappelli & Keller 2013 ; Crouch 2018), tandis que l’affiliation s’érode au fil du temps dans la plupart des pays et que gagnent en influence de nouveaux mouvements sociaux de type identitaire (Riordan & Kowalski 2021).
  • La pandémie que nous traversons a accentué ces défis : elle a accéléré des changements en matière d’organisation du travail, dont en particulier le travail à distance, l’usage du numérique et les formes flexibles de travail ; elle induit une crise socioéconomique qui oblige les interlocuteurs sociaux à imaginer de nouvelles solutions aux nombreux problèmes qui se posent pour les travailleurs et les employeurs ; elle accroît les difficultés de la sécurité sociale par l’augmentation des besoins pour couvrir le chômage temporaire et l’aggravation de l’endettement public. Cette crise sanitaire et la crise socioéconomique qui l’accompagne constituent ainsi deux chocs exogènes abrupts susceptibles de bousculer les institutions en place, et de les amener soit à se moderniser et à innover dans une logique de rupture, soit à se maintenir au risque de s’affaiblir dans un scénario de survie (Streeck & Thelen 2005).

Ce projet pluri-universitaire poursuit trois objectifs :

  1. Identifier et analyser les transformations actuelles à l’œuvre dans les institutions de la concertation sociale, dans un contexte marqué par la quadruple crise en cours – crise sanitaire du COVID-19, crise politique, crise économique et crise climatique.
  2. Cerner la capacité qu’ont les institutions de la concertation sociale à réguler les formes émergentes de travail et d’emploi dans une économie internationalisée et dans un contexte de mise en cause des institutions traditionnelles.
  3. Sur le plan fondamental, contribuer aux récents développements théoriques, issus des sciences politiques et de la sociologie, portant sur le changement institutionnel, dans le champ de la régulation des relations d’emploi.

Ce projet vise à répondre à trois questions :

  1. Quelles sont les transformations en cours dans la concertation sociale ? De Stefano & Aloisi (2019) s’interrogent sur la capacité des organisations syndicales à s’ouvrir à de nouvelles catégories de travailleurs dits « non standard », tandis que Guisset (2009) étudie le degré d’ouverture du patronat à des organisations non traditionnelles. Au-delà de la composition des acteurs se posent des questions sur la manière dont ils fédèrent les intérêts. Les acteurs ont à faire face à des revendications pour de nouvelles formes de participation démocratique et d’expression directe (Johnston & Land-Kazlauskas 2019) mais aussi à des mouvements identitaires, dans des rapports de force qui évoluent et des instances qui se transforment (Riordan & Kowalski 2021). Les analyses manquent actuellement sur ces sujets. Des données descriptives sur de nombreux pays sont disponibles (par exemple des profils nationaux de Eurofound - https://www.eurofound.europa.eu/country - ou OECD 2019), mais plusieurs auteurs insistent sur la nécessité de nouvelles analyses pour comprendre les transformations en cours et contribuer à un renouveau théorique dans le domaine (Doellgast et al. 2021, Murray et al. 2020).
  2. Quelle est la capacité des institutions de la concertation sociale à réguler les relations d’emploi dans leurs formes contemporaines ? Depuis la fin du XXème Siècle, les institutions de la concertation sociale ont perdu de leur capacité de régulation des relations d’emploi (Howell 2021) au profit d’une plus grande marge de manœuvre managériale (Baccaro & Howell 2017). De nombreux auteurs ont mis en évidence les enjeux contemporains des relations d’emploi : transformation des modèles productifs (Boyer & Freyssenet 2000 ; Cassiers & Denayer 2010 ; Howell 2021) ; régulation des transitions professionnelles sur un marché du travail devenu plus fluide (Gazier & Gautié, 2011 ; Supiot 1999) ; digitalisation du travail (Crouch 2018). Face à cela se posent des questions sur la manière dont les acteurs de la concertation sociale s’emparent de ces enjeux, les négocient et aboutissent ou non à des compromis susceptibles de produire des formes innovantes de régulation. Face à des approches qui supposent une inertie institutionnelle induite par la « dépendance de sentier », et centrées sur de grands traits des institutions nationales, il est nécessaire de comprendre plus finement les dynamiques de transformation en cours (Baccaro & Howell 2017). Il apparaît dès lors nécessaire de cerner la capacité des institutions de la concertation sociale à réguler les relations d’emploi dans leurs formes contemporaines.
  3. Y a-t-il des expérimentations institutionnelles en matière de régulation des relations d’emploi ? Sur le plan fondamental, le présent projet vise à mieux conceptualiser la manière dont les acteurs sociaux font évoluer les institutions qui régulent les relations d’emploi (Xhauflair et al. 2018), dans un contexte de nécessaire renouveau théorique (Bellace et al. 2021). A la notion « d’entrepreneurs institutionnels » (Crouch 2005) est venue se substituer celle de « travail institutionnel » (Lawrence et al. 2009 & 2011, Kristensen & Morgan 2012) visant à rendre compte des « pratiques individuelles ou collectives destinées à créer, maintenir ou modifier les institutions » (Lawrence et al. 2011 : 52, notre traduction). Murray et al. (2020) ont proposé la notion « d’expérimentation organisationnelle et institutionnelle ». Le présent projet contribuera à ces travaux sur le changement institutionnel en insistant sur deux dimensions insuffisamment traitées par Lawrence et al. : les acteurs collectifs et non seulement individuels ; les rapports de pouvoir entre ces acteurs.

La recherche associe trois méthodes de collecte de données :

  1. La recherche documentaire
  2. Des entretiens semi-directifs
  3. Le "laboratoire" rassemblant des acteurs de la concertation sociale et visant à favoriser les échanges de points de vue et une vision prospective.
Le projet inclut une collecte et une analyse de données selon une double comparaison :
  • entre trois pays – Belgique, Canada/Québec et Pays-Bas
  • et deux secteurs – commerce (grandes entreprises de vente au détail) et établissements de soins de santé.
Comparer deux secteurs dans trois pays vise à dégager des « schémas de similarités et différences » pour mettre en évidence les éléments de différenciation au sein des pays et de convergence entre pays (Hyman 2001). La comparaison permet de s’assurer que l’explication donnée au phénomène étudié soit robuste, et non pas contingente à un contexte national ou sectoriel donné (Hyman 2001). Si les « arrangements institutionnels » (Locke & Thelen 1995) nationaux prédominent, on peut s’attendre à des similarités fortes entre secteurs au sein d’un même pays, mais à des différences entre pays.

Le projet associe deux équipes de recherche :

  • à l'UCLouvain, la recherche est dirigée par la professeure Evelyne Léonard, membre du CIRTES (Centre interdisciplinaire de recherche Travail, Etat et société).
  • à l'ULiège, elle est dirigée par professeur François Pichault, Directeur du LENTIC (Technology, Innovation, Change) en collaboration avec le professeur Grégory Jemine.

Durée du projet : 2022 à 2025 inclus.