Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Jamais la sobriété énergétique de nos concitoyens n’a été aussi cruciale pour notre destin »

Les Européens doivent, dès aujourd’hui, diminuer leur consommation pour se passer des hydrocarbures russes, plaident les deux économistes.

Publié le 11 mars 2022 à 06h00, modifié le 12 mars 2022 à 17h23 Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Tribune. En 2019, l’exportation d’énergie fossile par la Russie représentait un revenu de 233 milliards de dollars, soit 14 % du produit intérieur brut du pays. La moitié de ces exportations bénéficiait aux consommateurs européens. Depuis, les prix du gaz naturel, du charbon et du pétrole sur les marchés européens ont été multipliés respectivement par 8, par 5 et par 2.

C’est un formidable ballon d’oxygène pour financer la machine de guerre russe, auquel les Etats européens n’ont pas encore osé toucher tant notre dépendance à cette énergie est importante. Il s’agit d’une passivité coupable, qui nous rend complice de la tragédie qui se déroule sous nos yeux en Ukraine aujourd’hui et sans doute ailleurs demain.

En allumant votre chaudière, en démarrant le moteur de votre voiture, et même en allumant votre ampoule à incandescence, vous contribuez à la victoire de la Russie. Il est urgent que les Européens se libèrent de leur dépendance énergétique russe. Le Pacte vert européen va nous y aider, puisque l’objectif de réduction des émissions de CO2 de 55 % d’ici à 2030 conduira à éliminer le charbon, puis le gaz naturel, du bouquet électrique européen.

Une électricité encore trop carbonée

Mais cette transition énergétique va prendre du temps, puisqu’elle est fondée sur des investissements dans les énergies renouvelables et sur l’électrification des usages énergétiques dont les impacts climatiques et sécuritaires mettront des années à se matérialiser.

La hausse des prix des énergies fossiles devrait naturellement conduire les consommateurs à décarboner leur mode de vie, comme ce fut le cas lors des chocs pétroliers à la fin du siècle dernier. Mais comme à l’époque, cet effet prix va prendre du temps. C’est particulièrement vrai dans le domaine de l’électricité.

Notre bouquet électrique européen étant encore très carboné, le prix de l’électricité sur le marché « spot » européen est passé de 32 euros par mégawattheure en moyenne en 2020 à plus de 200 euros ces derniers mois, jusqu’à 700 euros aux heures de pointe ces derniers jours. Néanmoins, notre gouvernement n’a pas voulu que les consommateurs en soient affectés, en bloquant le prix garanti de l’électricité.

Sauver nos démocraties et notre environnement

Ainsi, chaque kilowattheure mal consommé appauvrit l’Europe et enrichit l’armée russe, mais le consommateur français peut dormir tranquille pour son pouvoir d’achat. Ce blocage de prix, s’il peut se comprendre pour des raisons de vulnérabilité des ménages les plus modestes, implique une insensibilité au soutien flagrant de l’agression russe. Plus que jamais, notre responsabilité individuelle est ici engagée.

Il vous reste 23.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.