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« En Ethiopie, une politique de nettoyage ethnique marqué par les atrocités se poursuit à bas bruit dans le Tigré »

Le gouvernement éthiopien cherche à cacher le désastre auquel mène la guerre d’anéantissement dans le Tigré. Un collectif de chercheurs déplore l’indifférence de la communauté internationale.

Publié le 22 juillet 2022 à 05h00, modifié le 22 juillet 2022 à 09h35 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Le 1er juillet, Arte a diffusé un reportage exceptionnel intitulé Ethiopie : Tigré, au pays de la faim. Il s’agit du premier documentaire réalisé depuis plus d’un an par des journalistes indépendants dans le Tigré. Il dit et démontre sans détour que cette famine est le produit d’une guerre que les adversaires du Tigré ont voulu d’anéantissement. Faute de pouvoir vaincre la région militairement, ils l’ont assiégée, coupant le Tigré du monde pour l’effacer des consciences, en Ethiopie comme ailleurs. Et ce depuis un an. Le reportage en montre le résultat : la famine, la maladie et la mort. Les victimes qui témoignent sont sans espoir. Les médecins et personnes en charge d’aider les plus pauvres, premiers touchés par la famine, expriment un terrible sentiment d’impuissance et d’abandon de la part de la communauté internationale.

Le reportage porte un cinglant démenti à la position officielle du gouvernement éthiopien qui cherche à cacher ce désastre, en maintenant l’interdiction de l’accès des journalistes et autres observateurs à la région. Le gouvernement affiche un retour à la normale dont la levée partielle du blocus sur le Tigré et les efforts de « dialogue national » seraient des preuves tangibles. La plupart des diplomaties occidentales, dont la France, pressées d’en finir avec cette guerre qui écorne l’image d’un premier ministre éthiopien « réformateur » et « libéral » porté aux nues il y a quatre ans, acceptent ces gestes comme autant d’avancées.

Pourtant, le siège n’a connu qu’un mince allègement profitant tout au plus aux habitants de la capitale, Mekele, la pénurie d’essence empêchant de convoyer l’aide en campagne. Dans leurs projections les plus optimistes pour les prochains mois, les agences onusiennes n’ont l’espoir d’acheminer l’aide nécessaire que pour un tiers de la population tigréenne dans la détresse. Internet, téléphone, services bancaires, mais aussi engrais et médicaments ne sont plus fournis dans le Tigré depuis plus d’une année : les conséquences de ce blocus sont désastreuses à court et à long terme. Les pastilles nécessaires à la décontamination de l’eau figurent toujours sur la liste des produits interdits d’entrée.

Soumettre une partie de la population

Ce reportage pose un jalon important dans les efforts de documentation et de dénonciation de la violence de ce conflit qui, à ce jour, sont restés vains. Il constitue une preuve qui ne pourra être effacée. Human Rights Watch et Amnesty International ont publié, le 6 avril, un rapport aux conclusions alarmantes sur le nettoyage ethnique de 700 000 Tigréens dans l’ouest de la région. Le 9 juin, la radio-télévision Voice of America montrait les efforts réalisés par diverses organisations gouvernementales pour en dissimuler les preuves dans cette même région occupée par les forces du gouvernement et leurs alliés.

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