Le préfet de police Didier Lallement, lors d'une cérémonie à Paris, le 11 novembre 2019

Le préfet de police Didier Lallement, lors d'une cérémonie à Paris, le 11 novembre 2019

afp.com/ludovic MARIN

Le préfet de police de Paris Didier Lallement a établi ce vendredi matin au micro de BFMTV un parallèle entre les personnes qui dérogent au confinement et les malades du Covid-19 en réanimation. "Pas besoin d'être sanctionné pour comprendre que ceux qui sont aujourd'hui hospitalisés, qu'on trouve dans les réanimations, sont ceux qui au début du confinement ne l'ont pas respecté. Il y a une corrélation très simple", a-t-il déclaré. Des propos qu'il a très vite regrettés.

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De fait, la déduction du préfet est fausse, selon les scientifiques. "Les modes de contamination sont suffisamment variés et complexes pour qu'on ne puisse pas dire cela. Pour l'affirmer, il faudrait, a minima, une enquête. Là, c'est dur à entendre car cela ne repose que sur des probabilités", explique au Parisien Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHRU de Strasbourg.

En France, 6399 patients étaient en réanimation à cause du Covid-19 jeudi soir.

La sortie du préfet a provoqué une vive polémique. Frédéric Adnet, le directeur médical du Samu de Seine-Saint-Denis, a ainsi demandé sa démission, dénonçant sur BFMTV des propos scandaleux. Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a également critiqué cette intervention.

Le député LR des Alpes-maritimes Eric Ciotti a lui déploré des "propos révoltants et profondément inhumains".

Rétropédalage

En début d'après-midi, machine arrière toute : la préfecture de police de Paris est revenue sur ces propos dans un communiqué. "L'intention de Didier Lallement n'était pas d'établir un lien entre non-respect des consignes et présence des malades en réanimation", précise-t-elle. Le préfet indique "regretter" cette "corrélation".

Des regrets qu'il a réitérés en milieu d'après-midi lors d'une conférence de presse : "Je présente mes excuses à tous ceux que j'ai pu heurter."

"Ce propos du préfet de police est inexact. Ce qui est vrai, c'est que le bon respect du confinement est un enjeu sanitaire majeur", précise à l'AFP l'entourage du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

Didier Lallement avait été interrogé dans la matinée dans le cadre d'une opération de contrôle visant à empêcher les Parisiens de quitter la ville, à la veille des vacances de printemps pour la zone Île-de-France. A cette occasion, le préfet de police avait également annoncé des contrôles renforcés durant le week-end, avec 8277 fonctionnaires et militaires mobilisés à Paris.

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