Méningite : les différents types à connaître

Publié par Hélène Bour  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Il existe différents types de méningites, avec différents modes de transmission, niveaux de gravité, traitements et vaccins. Ainsi, toutes les méningites ne sont pas contagieuses, toutes ne sont pas foudroyantes, et toutes n’ont pas un vaccin obligatoire. On fait le point pour y voir plus clair.

Selon le type de méningite, les traitements, notamment préventifs, différent. Il est donc important de déterminer, dès les premiers symptômes, la forme contractée. 

Méningite : une définition générale

On regroupe sous le terme de méningiteles inflammations des méninges, ces membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière (qui constituent le système nerveux central), et du liquide céphalorachidien. Les méningites résultent souvent d’une infection, qui peut être liée à un virus (on parle alors de méningite virale), à une bactérie (méningite bactérienne) ou même à un champignon ou à un parasite.

 

Comment savoir si on a une méningite virale ou bactérienne ?

Les manifestations cliniques, signes et symptômes d’une méningite varient assez peu, qu’il s’agisse d’une méningite d’origine virale ou bactérienne.

Ils débutent généralement de manière soudaine, par un syndrome méningé (raideur de la nuque, léthargie, sensibilité à la lumière, aussi appelée photophobie, troubles de la conscience, coma ou crise d’épilepsie), associé à un syndrome infectieux, avec une forte fièvre, de violents maux de tête, des nausées, des vomissements… 

Quels sont les symptômes de la méningite chez le bébé ?

Notons que chez le jeune enfant, ou même chez l’adolescent, les symptômes sont parfois moins spécifiques. Certains présentent des convulsions, notamment en cas de méningite bactérienne.  

Chez le nourrisson, une forte fièvre d'apparition soudaine doit être considérée comme un signe d’alerte et pousser à consulter en urgence, notamment si elle s’accompagne d’un comportement inhabituel, de pleurs incessants et/ou d’un état léthargique proche de l’inconscience.

Les méningites bactériennes : comment les éviter ?

La méningite à pneumocoque

Le pneumocoque, ou Streptococcus pneumoniae, est une famille de bactéries susceptibles de causer plusieurs types d’infections, de la pneumonie à l’otite, en passant par la sinusite. Plus rarement, les pneumocoques peuvent occasionner des méningites, généralement suite à une affection de la sphère ORL (otite moyenne, rhume...). Les personnes très âgées et les nourrissons de moins d’un an sont particulièrement à risque, ainsi que les personnes immunodéprimées.

Il existe aujourd'hui un vaccin contre les infections à pneumocoques, qui inclut 13 sérogroupes bactériens, et qui fait partie des 11 vaccins obligatoires chez le nourrisson. Ce vaccin est administré en trois doses : à l’âge de 2 mois, 4 mois et 11 mois.

Les méningites à méningocoques, dues à la bactérie Neisseria meningitidis

La bactérie méningocoque Neisseria meningitidis provoque essentiellement des méningites, et s'avère être la seule famille d'espèces bactériennes capables de provoquer des épidémies de méningites. Il existe 13 souches, ou sérogroupes de cette famille de bactéries. Citons notamment les méningites à méningocoque de type B et de type C, les plus fréquentes en Europe, ainsi que les souches A, W, X et Y.

En France, en 2018, selon les données du Centre national de référence des méningocoques et Haemophilus influenzae de l'Institut Pasteur, parmi les 416 cas dont le sérogroupe était connu, 51 % étaient du sérogroupe B, 13 % du C, 21 % du W, 13 % du Y et 2 % de sérogroupes rares ou non “sérogroupables”. 

La bactérie Neisseria meningitidis est naturellement présente dans la sphère ORL (gorge, nez) chez 1 à 10 % de la population (hors période épidémique), selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais il arrive que cette bactérie submerge les défenses immunitaires et déclenche une méningite, notamment chez les nourrissons, jeunes enfants, adolescents ou jeunes adultes, et les personnes immunodéprimées.

La contamination par le méningocoque survient lors d’un contact étroit avec un individu porteur, via les sécrétions orales (salive, toux, postillons). L’infection par cette bactérie peut alors se limiter à la sphère ORL ou, en cas de défenses immunitaires insuffisantes notamment en l’absence de vaccin, se diffuser dans la circulation sanguine et atteindre les méninges.

Le purpura : des taches rouges ou pourpre, une urgence vitale

L’apparition soudaine d’un purpura fulminans, c’est-à-dire de taches hémorragiques rouges à violettes sous la peau, est une urgence médicale et un critère de gravité de l’infection à un méningocoque. Elle nécessite une hospitalisation d’urgence.

Quel vaccin contre la méningite à méningocoque ?

 Il existe actuellement des vaccins contre plusieurs types de méningocoques, mais pas tous : 

  • le vaccin contre le méningocoque de type C, obligatoire, administré en deux doses à 5 et 12 mois, ou à raison d’une seule dose à partir de l’âge de 12 mois et jusqu’à l’âge de 24 ans révolus, pour ceux n’ayant pas reçu de primovaccination antérieure.
  • le vaccin contre le méningocoque de type B, nommé Bexsero ;
  • le vaccin méningococcique conjugué tétravalent contre les sérogroupes A, C, Y, W135, lui aussi recommandé dans des situations spécifiques.

La méningite à listeria

Si elle est le plus souvent bénigne chez un adulte en bonne santé, l’infection à la bactérie Listeria monocytogenes, appelée listériose, peut entraîner des symptômes et complications chez les bébés, jeunes enfants, femmes enceintes et patients immunodéprimés. Elle peut alors occasionner une méningite. D’où l’importance de respecter les recommandations alimentaires et d’hygiène durant la grossesse et la petite enfance, entre autres, en évitant les fromages au lait cru, la viande crue, fumée ou pas assez cuite, etc.

Haemophilus influenzae et Escherichia coli, d’autres bactéries en cause

La méningite à Haemophilus influenzae (Hib) était il y a encore quelques décennies très fréquente chez l’enfant de moins de cinq ans. Le vaccin contre l’Haemophilus influenzae, d’abord conseillé puis rendu obligatoire, a permis de réduire l’incidence de ce type de méningite, et des pneumonies entraînées par cette bactérie.

Notons qu’il existe également des méningites liées à la bactérie Escherichia coli, qui peut être transmise par voie alimentaire ou encore aux nouveau-nés lors de l’accouchement, du fait du contact avec la sphère génitale de leur mère. Les bébés de faible poids et les prématurés sont les plus à risque, et cette méningite est alors très grave. Les tout-petits atteints gardent souvent des séquelles cérébrales.

Les méningites virales : comment les attrape-t-on ?

La méningite peut aussi être d’origine virale, autrement dit, due à un virus. Lors d’une méningite virale, le syndrome méningé, qui regroupe divers symptômes (maux de tête, photophobie, nausées et vomissements) prédomine. Bien qu’elle puisse être impressionnante, la méningite virale est généralement bénigne et son issue est souvent favorable.  

Les méningites virales sont le plus souvent dues à des virus de la famille des entérovirus (tels que l’Echovirus ou le virus Coxsackie), mais elles peuvent aussi survenir suite à d’autres infections virales telles que la varicelle, la rougeole, les oreillons (au sein de populations non vaccinées ou non immunisées), le zona, l’infection au VIH ou encore l’herpès (chez les personnes immunodéprimées notamment). En-dehors d’un déficit immunitaire, la guérison se fait spontanément en quelques jours, et sans séquelles.

Face à un enfant présentant des symptômes d’une méningite, comme il n’est pas possible par un examen clinique de différencier la méningite virale de sa forme bactérienne, une consultation, voire une hospitalisation, est recommandée. Une ponction lombaire et des examens sanguins permettront d'affiner le diagnostic.

Notons que les entérovirus susceptibles d’entraîner des méningites virales se transmettent par contact direct ou indirect avec de la salive, des expectorations, du mucus nasal ou des excréments. Aussi, tout-petits et jeunes enfants, qui mettent les jouets à la bouche et partagent leurs couverts, sont-ils particulièrement susceptibles de s’infecter entre eux. Les adultes qui sont au contact de tout-petits atteints peuvent aussi contracter la maladie.

Les méningites fongiques ou parasitaires : bien plus rares

Il existe de très rares cas de méningites dues à des champignons (levures, Histoplasma capsulatum, Cryptococcus neoformans, Candida albicans ou Candida spp. notamment), ou méningites fongiques, et de méningites liées à un parasite, notamment celui de la toxoplasmose.

Ces méningites rares apparaissent le plus souvent chez des personnes immunodéprimées, notamment celles dont le système immunitaire est fortement affaibli par le sida, un cancer, un traitement anti-rejet suite à une greffe, etc, et chez les bébés prématurés dont le poids est très faible à la naissance. Le traitement repose alors sur la prise de médicaments antifongiques.

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