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Sur les 600 imams de Belgique, une centaine sont reconnus : "qu’en est-il des 500 restants qui continuent à discourir ?"

Radouane Attiya : "Qu'en est-il des 500 imams qui ne sont pas reconnus en Belgique ?"

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Par Maud Wilquin

C’est en 2020 qu’ont été créées les premières formations des futurs imams en Belgique. Des cursus élaborés en collaboration avec l’Exécutif musulman et le gouvernement fédéral qui permettra aux élèves de recevoir un diplôme après six ans de cours à l’Afor, l’académie d’étude islamiques ainsi qu’à la KULeuven ou à l’UCLouvain pour les francophones.

Trois ans plus tard, les formations sont-elles bien suivies ? Tous les imams de Belgique sont-ils reconnus par le gouvernement ?

 

D’après l’islamologue Radouane Attiya, près de 600 imams exercent aujourd’hui en Belgique, mais seuls une centaine sont reconnus. "Qu’en est-il des 500 imams restants qui aujourd’hui continuent à discourir ? Il est bien sûr possible d’avoir des discours très conservateurs, mais j’ai pu entendre dans un discours tenu à la Grande Mosquée de Bruxelles il y a quelques mois des accents salafo-wahhabites." Selon lui, "le discours essentiellement dit en langue arabe était donné sur un ton assez culpabilisant et clivant. Il ne tendait pas à promouvoir les valeurs de notre société, le vivre-ensemble."

"Il y a des mosquées où les discours sont plus radicaux", reconnaît Denis Ducarme, député fédéral MR, "mais ces mosquées sont assez bien surveillées. Il y a un screening sur les imams. Les mosquées restent surtout un lieu de culte, une majorité de musulmans ne pose pas de difficulté dans ce pays. C’est sur les réseaux sociaux que le fléau se trouve."

 

Denis Ducarme (MR) : "Les mosquées sont surveillées"

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"En effet, certaines mosquées sont reconnues par l’État et reçoivent un financement mais beaucoup ne le sont pas", ajoute Mathias Vanden Borre, député bruxellois N-VA. "Beaucoup sont encore sous le radar à Bruxelles aussi. En Flandre, nous avons installé un système de contrôle pour voir le financement de tous les cultes. Il faudrait plus de transparence dans tous les cultes dans les autres régions. À Bruxelles, ça n’existe pas."

 

Les cours de religion : stop ou encore ?

Les invités de "QR le débat" ont par ailleurs discuté ce mercredi 18 octobre des cours de religion. Pour le président de Défi François De Smet, il vaudrait mieux supprimer les cours de religion et de morale : "Puisqu’on ne peut pas contrôler à 100% ce qui se dit dans les mosquées ou sur Internet, puisque les jeunes peuvent se radicaliser seuls, il faut éduquer", affirme-t-il.

"Et là j’ai une frustration. Il existe un cours d’éducation à philosophie et à la citoyenneté d’une heure, nous voulons le porter à deux heures en lieu et place de l’obligation des cours de religion et de morale avec le fait que tous les élèves, quelle que soit la religion de leurs parents, soient ensemble à débattre de questions convictionnelles et d’histoire des religions. Mais ça ne se fait pas parce que le MR souhaite garder les cours de religion obligatoires."

 

François De Smet (Défi) : "Il faut supprimer les cours de religion et de morale"

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"Je ne suis pas d’accord", réagit Brigitte Maréchal, directrice du Centre interdisciplinaire d’études de l’islam dans le monde contemporain. "Il y a un analphabétisme religieux aujourd’hui ! Ça fait des années que je donne des cours à des futurs professeurs de religion islamique qui n’ont jamais eu de cours en tant que tels sur le religieux. Les cours de religion sont un espace privilégié où à partir de l’ancrage dans la foi, des jeunes peuvent trouver un espace sécure dans lequel ils peuvent poser leurs questions. Il est donc fondamental que les professeurs de religion puissent continuer à faire leur boulot si et seulement s’ils sont formés pour le faire. Et c’est là où le bât blesse aujourd’hui."

Brigitte Maréchal : "Il faut continuer à former les professeurs de religion"

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