5 choses à savoir sur le mélanome

Publié par Sylvie Gotlibowicz  |  Mis à jour le par Hélène Bour

Si le mélanome est le moins fréquent des cancers de la peau, il est aussi le plus grave. Il doit être détecté dès le début de son évolution pour une prise en charge précoce. Peut-on être touché si l'on a très peu de grains de beauté ?  Quelles sont les zones du corps les plus à risque de mélanome ? On fait le point.

Le mélanome représente environ un peu plus de 10 % des cancers de la peau, mais sa fréquence est en constante augmentation depuis un demi-siècle.

La plupart des mélanomes ne se forment pas sur un grain de beauté

Contrairement à une idée répandue, ce n'est pas parce que l'on présente très peu de grains de beauté (naevus) que le risque de mélanome est moindre. Les trois-quarts des mélanomes se forment en effet en dehors d'un grain de beauté préexistant.

L'exposition au soleil est le principal facteur de risque de mélanome

Le mélanome, également appelé cancer du système pigmentaire, est une tumeur maligne des mélanocytes, les cellules qui fabriquent la mélanine. Or, des expositions solaires à répétition favorisent le dérèglement de ces cellules.

Les experts s'accordent sur le fait qu'une très grande majorité de mélanomes (70 à 80 %) sont imputables à une exposition solaire trop intense ou trop fréquente tout au long de la vie, surtout si elle survient dès l'enfance. Les coups de soleil dans l'enfance jouent un rôle important : selon les conclusions d'une étude de 2014,  seulement cinq coups de soleil avec cloques attrapés durant l'adolescence suffiraient à augmenter le risque de mélanome.

Autre facteur de risque : une exposition aux rayons UV artificiels des cabines de bronzage. De nombreux travaux  scientifiques ont démontré le lien entre l'exposition aux cabines de bronzage, même une seule fois, et le développement d'un mélanome. Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le risque de mélanome est augmenté de 60% pour les personnes ayant effectué une première exposition aux UV artificiels avant l’âge de 30 ans.

Conséquence : les personnes à la peau claire, plus vulnérables aux rayons UV, font partie des profils à risque.

Un mélanome peut se développer sur une zone non exposée au soleil

Le mélanome survient le plus souvent, on l'a vu, sur une peau saine, à un endroit où il n'y avait aucun grain de beauté. Le cou fait partie des zones à risque. Ce cancer de la peau peut se situer sur n'importe quelle partie du corps, et peut même toucher une zone non exposée au soleil : le cuir chevelu, la plante des pieds, la surface d'un ongle (mélanome sous-unguéal). Chez l'homme, le tronc, particulièrement le dos, est une zone à risque ; chez la femme, il s'agit des jambes.

La règle ABCDE permet de surveiller soi-même sa peau

Cette règle facile à mettre en œuvre permet de détecter un changement au niveau de l’Asymétrie, des Bords, de la Couleur, de la Dimension ou de l'Evolutivité d'un grain de beauté.

Elle ne dispense pas d'un examen régulier de la peau par un dermatologue.

En vidéo : Grain de beauté : quand faut-il s'inquiéter ?

Détecté tôt, le mélanome se soigne très bien

Le mélanome est une forme dangereuse de cancer de la peau en raison de sa propension à se propager vers d'autres organes (fort potentiel métastasique). Détecté tôt, il se guérit très bien, avec un taux très élevé de survie. Une bonne raison de se faire dépister chaque année !

  • Le traitement d'un mélanome dépisté à un stade précoce est chirurgical : le mélanome est retiré ; l'intervention, rapide, se déroule en ambulatoire généralement sous anesthésie locale.
  • Le traitement d'un mélanome métastatique a beaucoup progressé ces dernières années et a permis de réduire la mortalité des patients. L'immunothérapie est actuellement le traitement de première intention pour le mélanome métastatique. Des thérapies ciblées, visant certaines mutations, ont aussi été développées. Et de nouvelles molécules sont en cours d'essais cliniques pour améliorer encore la survie dans les formes graves de mélanome.

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